mercredi 9 mars 2016

A la découverte des plantes des Açores (2ème partie)


photo common wikipedia
La liste des plantes exotiques qui poussent aux Açores est beaucoup plus longue que celle des endémiques. Je m'attarderais uniquement sur certaines. Bien des photos des Açores montrent un premier plan d'Hydrangea macrophyla, les hortensias. Comme à Madère, cette plante japonaise est bouturée systématiquement le long des routes. Elle est de plus en plus accompagnée d'Agapanthes du Cap (Afrique du Sud). Les Lantana camara et seloviana (des Antilles) ont été planté tout d'abord dans les jardins, mais il se sont échappés et remplacent les ronces dans la campagne. Les Zantedishia ethiopae, couramment nommés Arums eux aussi s'installent en pleine nature.
Ces végétaux ne surprennent pas le visiteur européen car ils sont fréquents dans nos zones tempérées.

Par contre, les plantations massives de la Taxacée Crypthomeria japonica apportent une touche japonisante mais peuvent choquer par leur côté systématique. Tous les versant pentus en sont couverts. Les parties vallonnées de cette immense volcan de Sao Miguel étant couvertes de prairies artificielles réservées à l'élevage bovin, j'en parlerais plus loin.

 Hedychium Gardnerianum
Les Hedychuim gardnerianum, colonisent hardiment les sous-bois et les talus frais. Cette Liliacée chinoise figure en bonne place dans le peloton des dix invasives les plus conquérantes de la planète. Ses magnifiques hampes rouge-corail s'épanouissent en automne. Les oiseaux qui consomment les graines la propage au loin et par ses rhizomes elle occupe les terrains alentours. En Bretagne, elle est beaucoup moins à l'aise, met un certain temps à s'installer et demande des été chauds pour fleurir.
 
Persicaria capitata



Persicaria capitata, herbe corail, 4/6 cm ; Asie subtropicale, -8°C. Superbe floraison rose de juillet à octobre. Invasive dans les pays tropicaux.
 


Dicksonia dans la nature,
sur la droite, Pittospoum undulatum
La Dicksonia antartica, une splendide fougère arborescente d'Australie est une autre plante que l'on ne s'attend pas à trouver en peine nature ailleurs que dans les zones australes. Hé bien à Sao Miguel, elle s'implante dans les coteaux nord pratiquement partout. Quand on pense que dans une jardinerie française une plante d'un mètre coûte plus de 100€, cela pourrait donner des idées à certains importateurs.

 Cyathea browni et C. intermedia, bien repérables par leurs troncs noirs, se ressèment également.

Pittoprum undulatum d'Australie, prospère dans les versants nord et difficiles d'accès.

On voit également de beaucoup de parterres de Strelizia regina, les oiseaux de paradis d'Afrique du Sud. Pour le moment, ils restent cependant bien sagement groupés dans les endroits qui leurs sont réservés.

Un petit point sur l'élevage bovin avant de quitter Sao Miguel. Toute l'île est couverte de pâturages où paissent de beaux troupeaux de prim'holstein. Cette vision idyllique d'une campagne à la mer perd de son charme quand on réalise que les bêtes sont certes aux champs mais nourries avec de l'ensilage de foin. Les prés sont verts émeraude car les tracteurs équipés de distributeurs d'engrais azotés leur distribuent de généreuses rations pour stimuler la pousse de l'herbe.
Les techniciens agricoles ont expliqué aux éleveurs que sur une surface donnée, le foin coupé régulièrement et ensilé, apportait aux vaches une nourriture qui produisait beaucoup plus de lait que l'herbe fraîche.

Dans une région où le climat permet à l'herbe de pousser toute l'année, on cherche ce fameux « toujours plus » qui favorise la quantité au dépend de la qualité. Les produits laitiers issues d'ensilage n'ayant aucune saveur de terroir.



micheldamblant@gmail.com


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Le 3ème article concernera les jardin botaniques de Sao Miguel

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