Dans le
cadre du festival du Borduchamp à Borchudan, près de Locmaria, je présente "Hymne à la Lande", une évocation botanique et littéraire
d'un écosystème bellilois remarquable.
Ce milieu naturel a été
en effet transformé en véritable agrosystème par les insulaires.
Ils ont su pendant un millénaire tenir compte de la capacité
d'auto-régénération de l'Ajonc et de la Bruyères, pour
l'exploiter durablement, aussi bien comme bois de chauffage, litière,
fourrage et même engrais. Les bruyères, très mellifères sont une
ressource largement exploitée par la petite abeille noire
d'Armorique.
bruyères vagabondes devant Men Brirh |
Les explications de ces
particularités sont illustrées par des textes poétiques de Pierre
Lieutaghi, un botaniste né à Quimper et spécialiste des relations
entre les plantes et les hommes.
Cet Hymne à la Lande
permet d'apprécier, d'une part les aspects culturels originaux du
milieu agricole insulaire des siècles passés, mais aussi de
réaliser que la Lande, qui a fortement régressé dans le massif
armoricain, reste encore très présente dans les paysages bellilois
dont elle renforce la beauté.
Callune commune |
Les espèces les plus
représentées sont : l'Ajonc d'Europe (Ulex europeaus), son
écotype de bord de côte l'Ajonc d'Europe maritime (Ulex europeaus
subsp. maritimus), un peu en retrait (à partir de 300m), l'Ajonc de
Le Gall (Ulex gallii), Les Bruyères vagabondes (Erica vagans),
cendrées (E. cinerea), cilliées (E. cilliaris) et la Callune comme
(Calluna vulgaris).
Il s'agit d'une Lande
primaire littorale
Elle s'est établie quand Belle-Île s'est
détachée du continent, suite à la fonte des glaces et la montée
des eaux, il y a 7.000 ans environ. On la dit « climacique »,
c'est à dire qui évolue dans la mesure où les conditions
écologiques restent stables.
L'augmentation du nombre
de goélands oblige les nouvelles colonies à nicher sur ces landes
car les sites plus près de la mer sont tous occupés commence à
modifier le milieu. Leurs déjections apportent de l'azote, ce qui
favorise la venue de plantes nitrophiles qui concurrencent les
plantes indigènes.
Cela dit, l'ensemble du
littoral de la Côte-en-dehors présente un extraordinaire panorama
de landes variées, particulièrement spectaculaire, là ou les
fleurs jaunes des Ajoncs de Le Gall, fait flamboyer les teintes
cuivrées des Bruyères.
Les représentations se
situent en complément du programme "Ô mon jardin, Ô ma
merveille" présenté par Michel Denance et auront encore lieu
jeudi 17, vendredi 18 et samedi 26 août.
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