mercredi 24 février 2016

Les hellébores et Pitton de Tournefort

Les hellébores
On en dénombre une vingtaines d'espèces, localisées principalement au Sud de l'Europe. Elles font partie de la grande famille des Renonculacées qui compte 1750 espèces en 58 genres parmi lesquels : les aconits, anémones, ancolies, clématites, delphiniums, renoncules ainsi que le populage des marais (Caltha palustris).
Les hellébores fleurissent en hiver, ce qui leur vaut une place de choix dans nos jardins
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Selon les définitions botaniques, les feuilles sont composées et pédalées pour certaines espèces.
Une subtilité de la langue française, pédaler est un verbe intransitif mais il existe un adjectif féminin, une aubaine pour les joueurs de Scrabble !
Composée : avec un limbe profondément divisé en un nombre variable de folioles.
Pédalée : feuille dont certains folioles se divisent en 2 ou 3 parties.

Sur cette base, il existe de nombreuses variantes, depuis les 3 larges limbes aux dents très marquées des hellébores de Corse (rarement pédalées), jusqu'aux 6 ou 8 à petites dents des hellébores orientalis (généralement pédalées).
Le point le plus remarquable de cette espèce concerne, à mon sens, les fleurs groupées en cyme bipare
 et dont les pièces colorées ne sont pas des pétales mais des sépales, les pétales (parfois nommés tubes nectarifères) sont les cornets verts sur cette photo mais parfois jaune ou même pourpre, qui contiennent le nectar. Un appât pour les insectes, qui en le prélevant, vont collecter du pollen sur les étamines. Les rangées de celles-ci s'ouvrent progressivement autour d'un gynécée fort différent selon les espèces.

Si cette frise circulaire rehausse l'ornement de la fleur, c'est surtout une stratégie originale pour attirer les insectes.
Une fois fécondées, les hellébores produisent des fruits nommés follicules (capsule formé d'un seul carpelle et qui s'ouvre par une fente).

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L'hellébore niger a fait la joie de Joseph Pitton de Tournefort qui en avait lu les descriptions par les naturalistes grecs et latins mais qui ne l'avait jamais vu avant son escalade du Mont Ida en Crète au printemps 1702. Il rentrait d'un périple de 2 ans dans l'Est du bassin méditerranée qui l'avait conduit jusqu'au Mont Ararat.

Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708)
Son récit, Voyage d'un botaniste aux éditions FM-La Découverte relate par le menu (parfois un peu trop détaillé) les péripéties de cette expédition commanditée par Ponchartrain, ministre de la marine de Louis XIV.
Parmi les 1300 plantes rapportées: Molina persica, Gundelia tournefortii (semblable au chardon), luzerne arborescente, centaurée, jujubier, Cotyledon craetica (nombril de Vénus), acanthe, astragale, férule (un fenouil géant mais sans parfum) et les hellébores niger. L'adjectif latin niger qui signifie noire correspond à la couleur du rhizome. Les fleurs sont généralement blanches et parfois roses. Cette plante toxique (comme toutes les hellébores) a été employée comme purgatif et autres traitements de choc dés l'antiquité.
Pitton de Tournefort a également participé au classement des plantes. Il suivi la méthode initiée par le Suisse Gaspart Bauhin en 1620 qui consistait à nommer les plantes par deux noms en latin ou grec, le 1er pour ce qui sera appelé le genre, le second pour l'espèce. C'est Linné qui généralisera cette classification dite binominale autour de 1850. Tournefort a cependant été le premier à proposer une classification des plantes selon la disposition de la corolle.

Tous les détails sur sa vie dans Le tour du monde dans son jardin, au chapitre des cistes. Il a en effet relevé de nombreux détails intéressants sur ces plantes.
Pour commander le livre ou poser des questions: cliquer ici


le site arrosoirs et sécateurs propose un article très complet sur les hellébores.

Les hellébores du jardin Eden du Voyageurs viennent de la pépinière Fleurs des 7 îles qui propose un très bon choix.

jeudi 18 février 2016

Le blog du Jardin Éden du Voyageur


Le Jardin Éden du Voyageur fête ses 30 ans cette année. Au fil du temps, sans idée préconçue, j'ai planté le champs attenant à ma maison. Mon activité de paysagiste m'a incité à choisir des végétaux originaux mais adapté au climat de l'île.
Le Jardin Éden du Voyageur est situé à Belle-Île en mer, dans le village de Bordery, entre Sauzon et la Pointe des Poulains, à 300 m de la plage. Sur une surface de 3 000 m2 prospèrent des végétaux du monde entier.
Chaque semaine, en saison, j'anime des visites guidées sur le thème « L’histoire des plantes de bord de mer et celle des personnages qui les ont fait connaître ». Je profite également des floraisons pour faire découvrir les divers aspects de la botanique et les astucieuses stratégies des plantes pour assurer leur descendance.
 En 2014, j'ai publié aux Éditions Géorama, Le Tour du Monde dans son Jardin, qui reprend l'histoire des plantes et leurs particularités botaniques
Ce blog ne se veut pas un digest du livre. Certes, je résume certaines biographies de personnages, mais je cherche surtout à aller plus loin dans la description de la morphologie des plantes. Quand Le Tour du Monde dans son Jardin consacre 2 pages aux bruyères, le blog permet de les étudier sur l'équivalent de 5 ou 6 pages (en plusieurs parutions!).
De plus, et c'est la force d'internet, si mes propos sont pertinents, ils pourront être commentés, discutés et prolongés par mails à l'adresse : micheldamblant@gmail.com.
J'en profite pour préciser que ce que j'écris est tiré d'informations glanées, un peu pendant mes courtes et lointaines études de botaniques, mais surtout de mes lectures (je compte insérer des biblios selon les thèmes) ainsi que de mes recherches sur les sites de botanique et de jardinage (que je ne manquerais pas de citer).
 Malgré mes vérifications, il est certain que des erreurs s’immisceront dans mes écrits, je compte sur les lecteurs pour les relever et apporter les corrections.
Le thème du blog sera donc : Jardin et nature. Je m'intéresse également aux plantes sauvages et aux écosystèmes, particulièrement à ceux de Belle-Île où je vis mais à ceux des lieux que je visite. Il y aura donc des rubriques «insulaires » à partir de l'ouvrage que je compte publier dans le courant du printemps, Découvrir Belle-Île par le sentier côtier.
Pendant 12 ans, je me suis occupé de mettre en place des potager pédagogiques dans des écoles du nord Niger et Mali. Trois sont encore actifs, je ne manquerai pas de diffuser les informations et les photos que me font parvenir régulièrement les animateurs, Salouhou Djibrilla et Ibrahim Miharata Maïga. Cette expérience a été relatée dans un précédent ouvrage ; Des jardins au Sahara.
Comment se procurer mes livres :
J'espère vivement que les lecteurs du blog seront intéressés par mes livres.
Ils sont disponibles en librairie et sur les sites marchands via internet.

 On peut également les commander aux éditions Géorama  en cliquant ici

Ceux qui souhaite un exemplaire dédicacé peuvent me contacter par mail: