samedi 26 mars 2016

La Bruyère, une plante de caractère!


Erica mediterranea
La bruyère de méditerranée (Erica mediterranea) est la star incontestée du Jardin Éden du Voyageur en hiver. De décembre à mars, ses fleurs roses et parfumées apportent un éclat lumineux même par temps gris. La plante à besoin d'une exposition ensoleillé et d'un sol drainant. Elle s'élève à 2m en 3ans, peut grandir davantage mais gagne à être taillée pour rester compacte.
 
Erica x darleyensis




Au Jardin Éden du Voyageur poussent de nombreuses espèces de bruyères d'hiver et d'été. Les plus nombreuses sont celles d'hiver, les Erica x darleyensis roses 'Darley dale', 'Fursey' ou 'Kramer’s rot' d'un rouge soutenu ainsi que le blanche 'White perfection' et celle au feuillage doré 'Eva gold'. Elles encadrent la pelouse et fleurissent de novembre à février.
Récemment planté également Erica verticillata, la plus rustique des bruyères du Cap (-6°C). Haute de 80 cm,ses grandes fleurs rose et blanches s'épanouissent d'août à novembre et remontent en février-mars. Elle avait totalement disparu de sa région d'origine (Ouest du Cap) mais a pu être réintroduite grâce à des graines issues du jardin botanique de Shönbrunn à Vienne 
Quelques caractéristiques:
Le nom français bruyère regroupe plusieurs espèces (Erica, Calluna, Daobecia) qui forment la famille des Ericacée, du latin erice bruyère.
Dans la nature, les bruyères occupent généralement des sites où les conditions climatiques ne permettent pas l'implantation d’autres végétaux, elles apprécient les sols acides de plein soleil.
Fleurs :
 

Les bruyères sont pollinisées par les abeilles mais aussi par le vent et les callunes, particulièrement mellifères hébergent un pollinisateur spécifique, le taeniothrip ericae.
Erica mediterranea. Le pistil domine les 8 étamines rouges brunes qui dépassent de la corolle en clochette formée de 4 pétales libres.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 


Feuilles : persistantes en forme de petites aiguilles non piquantes varient selon les espèces. Les aiguilles des Erica arborea sont des feuilles enroulées couvertes de minuscules cils qui limitent l'évaporation. Feuille enroulé mais sans poils pour les Erica scoparia, darleyensis et mediterranea, qui elle, possède de minuscules écailles. Les Erica tetralix, comme leur nom l'indique, ont des feuilles à 4 angles mais sans pilosité.

Jardin Eden du Voyageur en février
 

Pour en savoir plus sur les bruyères et bien d'autres plantes de nos jardins, découvrez mon livre :
 Le Tour du Monde dans son jardin en cliquant ici. 
 
 

 

lundi 21 mars 2016

Des Jardins au Sahara


Des Jardins au Sahara
Le Jardin Éden du Voyageur ne me fait pas les oublier les Jardins au Sahara. Pendant 12 ans, je me suis rendu régulièrement au Niger et au Mali où avec l'aide d'animateurs locaux, ont été implanté plusieurs jardins. Il s'agit de potager associés à des écoles ou associatifs.
Ces jardins continuent à produire grâce à la détermination des intervenants que sont Salouhou Djibrilla aux Bagzanes (Nord d'Agadez)
et Ibrahim Miharata Maïga à Gao (Mali).
 
Ils reçoivent 400€/trimestre par l'intermédiaire de l'association Sahel Gascogne avec laquelle je collabore. Cette somme permet de payer un aide-jardinier, d'acheter des semences et autres articles nécessaires.
J'ai relaté en 360 pages (passionnantes) les années passées là bas dans « Des Jardins au Sahara » Editions Géorama, paru en 2012. Pour tout savoir sur ces jardin, il suffit de commander le livre (20€+ 4€ port) en cliquant ici.
Ce blog me donne l'occasion de rendre compte de la façon dont ces jardins fonctionnent aujourd'hui. Je reçois régulièrement des photos et des rapports d'activité, ils feront donc l'objet d'articles réguliers.
Le plus récent compte-rendu est celui de Salouhou qui a fait parvenir des images des travaux en cours.
 
 

samedi 12 mars 2016

A la découverte des plantes des Açores (3ème partie)


Voici maintenant quelques plantes remarquables des trois jardins visités à Sao Miguel.

Jardin botanique José do Canto (Punta Delgada), 6 hectares paysagés en centre ville, créé à partir de 1850. Entrée 3,5€
Ficus macrophylla

Un impressionnant Ficus macrophylla, un autre arbre australien qui présente de lages contreforts sinueux à sa base.
Un magnifique Agathis robusta, un arbre du Queensland en Australie, son écorce colorée est attractive toute l'année. Les indigènes le nomment kauri, il pousse également en Nouvelle Zélande. C'est sans doute pour avoir enfreint le tabou qui entoure ces arbres que Marion Dufresne a été tue par les Maori à Bay of Island comme le rappelle dans mon livre « Le tour du monde dans son jardin » au chapitre sur le Phormium.
 

Acmea Ingens, un arbre de Nouvelle Zélande qui donne en hiver des fruits rouges semblables à de petites pommes.

Sorocea bonplandi, dédié à Aimé Bonpland, qui a herborisé en Amérique avec Alexandre von Humboldt entre 1799 et 1804. Les aventures de ces 2 personnages hors du commun sont évoquées dans mon livre « Le tour du monde dans son jardin » aux chapitres Oranger du Mexique et Orchidées.

Rhopalostylis sapida, le seul palmier endémique néo zélandais à la surprenante floraison rose fin janvier.


Tous les détails sur le site du jardin : http://www.josedocanto.com/sobre-about/





Piscine d'eau ferrugineuse à 38°C
Parque Terra Nostra, Furnas ;

 
15 hectares dont une moitié paysagée dans la station thermale de Furnas, à 700m d'altitude. Crée à partir de 1775 par un commerçant de Boston, Thomas Hickling, consul honoraire à Sao Miguel. Plusieurs bassins permettent de se baigner dans une eau ferrugineuse à 35°C. Entrée 6€ (Ne pas oublier sa serviette)

 
fleur Metrosideros

Doryanthes exelsia et Cyathea
Dans l'entrée, un énorme Metrosideros robusta de Nouvelle Zélande dont des enchevêtrements de racines aériennes pendant des branches deux splendides bosquets de Strelizia gigantea (Afrique du sud) qui fleurissent de la fin de l'hiver au début de l'été. Un peu plus loin, contre la résidence du créateur, un Doryanthes exelsia d'Australie (NSW) lance à plus de 3m de haut ses énormes inflorescences pourpres en février.

Camellia reticulata 'Frank Hauser'

A cette date également la collection plusieurs centaines de Camellia japonica et reticulata sont en fleurs. Les C. reticulata sont peu plantés en Europe, ils ont pourtant la particularité de posséder des fleurs beaucoup plus grosses que les autres Camellia.

Wollemia nobilis et Cycas
 

Le Jardin des Cycacées est particulièrement bien paysagé dans une petite vallée abritée. Il possède un Wollemia nobilis de près de 2m.

 
Le jardin de fougère est lui aussi majestueux avec un bassin en son centre. Les Dicksonia antartica dépassent les trois mètres ainsi que plusieurs Cyathea. On y trouve une bonne cinquantaine de fougères variées ;

Achmea 'Del Mar'

Le jardin des Broméliacée est bien fleuri en hiver, notamment par les Aecmea.
Vireyas
Encore un parterre original, celui des Vireyas, des Rhododendrons de Malaisie qui fleurissent pratiquement toute l'année dans des colories orangées, jaunes et crèmes. Leurs fleurs sont plus petites et groupées. Le Vireya est un rhododendron lépidote (avec des écailles). Le botaniste allemand Blume à un pharmacien français J. Virey (découvreur de l'horloge biologique en 1814). Réservés chez nous aux serres chauffées, ils ne supportent pas le moindre gel!

Chusquea coronalis, un bambou cespiteux (qui ne drageonne pas) d'Amérique centrale, très élégant, résiste à -7°C. Dans ce jardin, les bambous sont soit isolés sur des tertres soit cerclé par une petite tranché, une astucieuse alternative au feutre anti-racine, mais des plantes moins luxuriants.


Plus de détails sur: www.parqueterranostra.com/



Jardin de l'Université ;6.000m² en centre ville de Punta Delgada. Entrée libre
Moins soigné que les précédents mais avec quelques plantes forts intéressantes.
Pandanus Tectorius
Pandanus Tectorius de Madagascar, 5m de haut et couvert de fruits en hiver.

Phitolaca dioica, le raisin d'Amérique bien connu, mais en arbre, et quel arbre ! 5M de haut et 10 de large, caduc, il met ses premières feuilles en févier et les fleurs arrivent presque en même temps.


Phitolaca dioica
L'oiseau de paradis de ce jardin est le Stretlizia nocolai, une espèce arborescente (5/6m) qui fleurit blanc au printemps. La page 229 du livre Le tour du monde dans son jardin consacre un chapitre à cette fleur extraordinaire dont les anthères au cœurs des 2 pétales bleus atteignent 5cm, les plus longues du règne végétal
Fleurs Stretlizia nocolai








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mercredi 9 mars 2016

A la découverte des plantes des Açores (2ème partie)


photo common wikipedia
La liste des plantes exotiques qui poussent aux Açores est beaucoup plus longue que celle des endémiques. Je m'attarderais uniquement sur certaines. Bien des photos des Açores montrent un premier plan d'Hydrangea macrophyla, les hortensias. Comme à Madère, cette plante japonaise est bouturée systématiquement le long des routes. Elle est de plus en plus accompagnée d'Agapanthes du Cap (Afrique du Sud). Les Lantana camara et seloviana (des Antilles) ont été planté tout d'abord dans les jardins, mais il se sont échappés et remplacent les ronces dans la campagne. Les Zantedishia ethiopae, couramment nommés Arums eux aussi s'installent en pleine nature.
Ces végétaux ne surprennent pas le visiteur européen car ils sont fréquents dans nos zones tempérées.

Par contre, les plantations massives de la Taxacée Crypthomeria japonica apportent une touche japonisante mais peuvent choquer par leur côté systématique. Tous les versant pentus en sont couverts. Les parties vallonnées de cette immense volcan de Sao Miguel étant couvertes de prairies artificielles réservées à l'élevage bovin, j'en parlerais plus loin.

 Hedychium Gardnerianum
Les Hedychuim gardnerianum, colonisent hardiment les sous-bois et les talus frais. Cette Liliacée chinoise figure en bonne place dans le peloton des dix invasives les plus conquérantes de la planète. Ses magnifiques hampes rouge-corail s'épanouissent en automne. Les oiseaux qui consomment les graines la propage au loin et par ses rhizomes elle occupe les terrains alentours. En Bretagne, elle est beaucoup moins à l'aise, met un certain temps à s'installer et demande des été chauds pour fleurir.
 
Persicaria capitata



Persicaria capitata, herbe corail, 4/6 cm ; Asie subtropicale, -8°C. Superbe floraison rose de juillet à octobre. Invasive dans les pays tropicaux.
 


Dicksonia dans la nature,
sur la droite, Pittospoum undulatum
La Dicksonia antartica, une splendide fougère arborescente d'Australie est une autre plante que l'on ne s'attend pas à trouver en peine nature ailleurs que dans les zones australes. Hé bien à Sao Miguel, elle s'implante dans les coteaux nord pratiquement partout. Quand on pense que dans une jardinerie française une plante d'un mètre coûte plus de 100€, cela pourrait donner des idées à certains importateurs.

 Cyathea browni et C. intermedia, bien repérables par leurs troncs noirs, se ressèment également.

Pittoprum undulatum d'Australie, prospère dans les versants nord et difficiles d'accès.

On voit également de beaucoup de parterres de Strelizia regina, les oiseaux de paradis d'Afrique du Sud. Pour le moment, ils restent cependant bien sagement groupés dans les endroits qui leurs sont réservés.

Un petit point sur l'élevage bovin avant de quitter Sao Miguel. Toute l'île est couverte de pâturages où paissent de beaux troupeaux de prim'holstein. Cette vision idyllique d'une campagne à la mer perd de son charme quand on réalise que les bêtes sont certes aux champs mais nourries avec de l'ensilage de foin. Les prés sont verts émeraude car les tracteurs équipés de distributeurs d'engrais azotés leur distribuent de généreuses rations pour stimuler la pousse de l'herbe.
Les techniciens agricoles ont expliqué aux éleveurs que sur une surface donnée, le foin coupé régulièrement et ensilé, apportait aux vaches une nourriture qui produisait beaucoup plus de lait que l'herbe fraîche.

Dans une région où le climat permet à l'herbe de pousser toute l'année, on cherche ce fameux « toujours plus » qui favorise la quantité au dépend de la qualité. Les produits laitiers issues d'ensilage n'ayant aucune saveur de terroir.



micheldamblant@gmail.com


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Le 3ème article concernera les jardin botaniques de Sao Miguel

mercredi 2 mars 2016

A la découverte des plantes des Açores (1ère partie)


Les mois d'hiver en Bretagne étant moins propices aux floraisons, il sera question, dans ces 3 articles, de végétaux d'un peu plus loin.

Détail technique, les textes sont principalement illustrés par mes photos et mes dessins. En cas de nécessité, j'inclus des images libres de droits en donnant la référence.

 Depuis 3 ans, en effet, afin de découvrir de nouvelles plantes, je visite des îles de la Macaronésie.

Carte Bruno Pia
D'après carte internet
Ce mot curieux regroupe Açores, Madère, Canaries et Cap Vert. Ces régions représentent une minuscule surface mais comptent un très grand pourcentage de plantes endémiques. Cela tient d'une part à leur isolement géographique mais aussi au fait que ces zones n'ont pas subi les glaciations qui ont détruit un grand nombre de plantes de l'Europe du Nord-Ouest. Ce phénomène est largement développé à la page 4 du « Tour du monde dans son jardin ».


Le climat des ces îles se caractérise par des hivers très doux (sur les côtes la température ne descend pratiquement jamais sous les 6°C) et des été chauds mais jamais brûlant (hors Lanzarote).

La flore endémique subit maintenant la pression du tourisme qui accapare de grandes surfaces, mais aussi de la culture intensive de la banane ou de la vigne et à Sao Miguel, aux Açores, que j'ai visité cette année, de l'élevage bovin et des plantation à grande échelle de Cryphomerria Japonica.

De plus, de nombreuse plantes exotiques, souvent invasives (venus d'ailleurs et qui prennent la places des indigènes ou des endémiques), restreignent les espaces dévolus aux endémiques (que l'on trouve localisées qu'à certains endroits du globe) ou aux indigènes (qui poussent dans certains lieux sans l'intervention de l'homme) .


L'île de Sao Miguel est la plus grande de archipel portugais des Açores (qui en compte 9). Située dans le groupe oriental, elle compte parmi les moins éloignées du continent (1500 km). Les autres s'étirent encore sur 200 km vers l'ouest.

 Voici quelques plantes que le visiteur (un peu curieux) peut observer en parcourant l'île :

Azorina vidalii, image internet
Azorina vidalii, une haute campanulacée pourrait figurer comme l'emblème de l'archipel puisqu'on ne la trouve que là. C'est une vivace persistante localisée dans les falaises côtières. Sa hampe de fleurs roses s'élève à plus d'1m au printemps. On ne la voit dans pratiquement aucun jardin d'Europe, elle disparaît en dessous de 5°C. Elle a été dédié à un certain Capitaine Vidal, qui a herborisé aux Açores in 1842. Pas rares mais en régression, elle est classé espèce en danger.

 
Fruits du Viburnum trelasei
Euphorbe des Açores (Euphorbia stygiana Watson), elle aussi adepte des côtes, elle aussi menacée






Viburnum trelasei, un grand arbuste, proche cousin de notre Viburnum tinus méditerranéen. Il Pousse en moyenne altitude, sur des pentes ensoleillées qui ont été très largement plantées de Crypthomeria japonica à des fins commerciales.
 
Erica azorica




Erica azorica, la bruyère arbustive des Açores, elle aussi résiste assez bien, notamment sur les talus routiers. Une Calluna vulgaris pousse également sur l'île, c'est la même que celle de Belle-île, on la trouve encore en abondance en altitude.


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